Frédéric Poncelet - Apocalypse - Galerie Putman



La galerie Catherine Putman (Paris) présente du 8 février au 22 mars 2014 une série d'oeuvres de Frédéric Poincelet. L'exposition est intitulée "Apocalypse" et on ne sait si les scènes représentées ou plutôt rêvées sont celles de l'avant ou de l'après le déchirement final.

C'est une apocalypse sourde qui se dévoile ici, celle de ce qui est sur le point de rompre en silence, d'un craquement de brindille ou du souffle d'un couloir vide. Les paysages sont presque déserts, les personnages vus de dos, la lumière encombrée de secrets.


Les oeuvres de Frédéric Poincelet sont précises et floues. Le trait, fait d'un unique crayon bic noir, définit l'espace comme le ferait un dessin d'architecte. Des tâches apparaissent ici et là et quelques nuances de couleurs troubles achèvent de créer l'image dans laquelle se projètent toutes les angoisses et représentations du spectateur. Qu'il s'agisse d'un immense paysage américain ou d'un couloir exiguë, chaque fois, Frédéric Poincelet laisse le champ libre aux échos intimes. Si les scènes paraissent vides au premier abord, elles sont en fait chargées, saturées du regard de celui qui semble
 les contempler de loin. Notre regard stupéfait épouse celui de ce personnage situé en lisière, le regard scrutateur d'un rôdeur ou d'un être perdu.

De ces paysages faussement calmes, de cette sobriété apparente se dégage une angoisse sourde, celle d'un monde qui s'encre trop souvent de noir.

Clet Abraham, Chance and Windows


"Evoluzione", 2009
150 ex.; 60 cm x 44 cm

    La plupart des galeries font un travail considérable pour faire connaître les artistes. Mais la meilleur galerie au monde s’appelle « Chance&Fenêtres ». N’avez vous jamais été attiré par la vue d’un tableau ou d’une sculpture aperçu(e) à travers une fenêtre alors que vous marchiez dans la rue ? Moi, cela m’arrive tout le temps.
    Un jour, alors que je marchais dans une rue de Florence (Italie), je fis connaissance de cette manière avec l’œuvre de Clet Abraham. Ou plus exactement d’une toute partie de son œuvre. C’était en fin de journée, son atelier-galerie était déjà fermé, cependant j’aperçus « Evoluzione » à travers une des fenêtres. J’étais trop éloigné pour remarquer la précision et la qualité de sa technique mais le sujet de la gravure en lui même me plût beaucoup : une métamorphose du célèbre baptistère de Saint Jean-Baptiste en non moins célèbre cafetière italienne. 
    La force de cette gravure est de s’inscrire à la fois dans un thème très ancien de l’histoire de l’art et d’emprunter l’art saisissant du raccourci des dessinateurs de presse contemporains. Depuis Ovide, la métamorphose est un thème récurrent de l’histoire de l’art. les artistes baroques l’ont exploré et plus récemment S. Dali (la Métamorphose de Narcisse) ou M.C. Esher. Clet Abraham y ajoute la subtile provocation des dessinateurs de presse. Sa métamorphose peut-être vue comme la chute (ou la perpétuation) de la splendeur italienne. Au fil des siècles, l’incarnation du « savoir-faire » passe de chefs d’œuvre architecturaux à de simples ustensiles de cuisine.
    Toutes ces idées n’étaient pas venues à moi lorsque je vis « Evoluzione » pour la première fois. Mais ce rapide coup d’œil me donna l’envie de l’acquérir. Par malheur, j’étais sur le point de quitter la ville et ne pouvait rester jusqu’au lendemain matin. En revanche, mon père, qui était avec moi, restait deux jours de plus à Florence. Il rencontra Clet Abraham le lendemain et fit affaire avec lui.
    En y repensant quelques années plus tard, je réalise que l’acquisition a pu se faire grâce à mon père, qui se trouve être un spécialiste de la métamorphose. Il est en effet le spécialiste mondial des portails en forme de papillons, symboles s"il en est de la métamorphose.
    Comme je vous le disais, l’art n’est qu’une question de chance et de fenêtres ouvertes … sur l’inconscient.

    Most galleries make tremendous job to curate and to advertise artists. But the best gallery in the world is called « Chance &Window ». Have you ever been appealed by the view of a painting or a sculpture, made out through a window while walking on the street ? It happens to me all the time.
    On day, as I was walking on the street in Florence (Italia), I discovered Clet Abraham work. A very small part of his work, actually. It was early evening, his workshop-gallery was already closed but through the window I saw « Evoluzione ». I was too faraway to notice his precise technique but the subject was smart on his own and seduced me : the metamorphosis of the famous « Baptistry of St John the Baptist » into a not less famous italian «coffee maker ».
    The strength of this print is to rank amongst a traditional theme of art history and at the same time to use the meaningful shortcut art of contemporary press cartonnists. Metamorphosis has been one of the most ancient theme of art history since the roman writer Ovide, explored by baroque artists and more recently by artists such as S. Dali (Metamorphosis of Narcissus) or M.C. Esher. At the same time, Clet Abraham print has the subtle provocation of press cartoonists. His metamorphosis can be viewed as the fall (or the perpetuation) of Italian magnificence. With the passing of time, basic cooking ustensils have replaced stately buildings as embodiments of italian « savoir-faire ».
    All these ideas did not come to me, when I first saw it. But that glance trough the window gave me the desire to bring back this print. Unfortunately I was about to leave the city and and could not wait until next morning. My father who was with me stayed two more days in Florence. He met Clet Abraham the next day and made the deal for me.
    Thinking about it, years later, I realize that I purchased this print thanks to my father who is a specialist of metamorphosis. My dad is indeed the world specialist of gates in form of butterfflies, living symbols of metamorphosis.
    As I said, Art is all about chance and open windows on … unconscious !


Robert Bechtle : a clear mist

La première fois que je suis entré dans la galerie Crown Point Press, une exposition consacrée au paysage rassemblait plusieurs artistes. Parmi eux, Robert Bechtle. Je résidais alors à San Francisco depuis plusieurs semaines et mes yeux furent immédiatement attirés par les paysages urbains de l’artiste.

Son réalisme pointilliste parvient à capturer l’essence même de la ville. Des maisons banales, des rues désertes, des pentes qui filent vers le ciel ou descendent vers la baie et qui retranscrivent avec fidélité l’atmosphère qui règne à San Francisco. Mais le sujet de ses gravures est moins ces paysages en tant que tels que les jeux d’ombre et de lumière qui s’y déroulent. Cette lumière brumeuse qui adoucit les couleurs et qui enveloppe San Francisco d’un voile de mystère.

C’est pour cela que les paysages de Robert Bechtle resteront à jamais imprimés sur la prunelle de mes yeux.

The first time I had visited Crown Point Press gallery, an exhibition about landscape gathered several artists. Among them : Robert Bechtle. I had been in San Francisco for several weeks then and my eyes were immediatly attracted by his cityscapes.

The pointillist realism of Robert Bechtle catchs the essence of the city. His prints of ordinary houses, of empty streets, of slopes that go up to the sky or go down to the Bay reproduce the special atmosphere of San Francisco. But his subject is not so much cityscapes as light and shadow. The misty character of light that tones down colors and envelops San Francisco with a shroud of mystery.

For this reason the cityspaces of Robert Bechtle are indelibly printed on my pupils.

http://www.crownpoint.com/artists/bechtle

20th Street Capri, 2002
Color direct gravure with spit bite aquatint and soft ground etching
9 x 12
 inches
Three Houses on Pennsylvania Avenue, 2011.
Color soft ground etching with aquatint
22 1/2 x 31 inches

Potrero Intersection - Blue sky, 2002
Color soft ground etching with aquatint
6 x 12 inches

Jonathan Meese at Catherine Putman gallery

La galerie Catherine Putman expose les dernières oeuvres de Jonathan Meese. 
L'exposition intitulée "Graphik" se déroule du 21 janvier au 3 mars. Vernissage le 21 janvier.

Catherine Putman gallery shows "Graphik", recent works by Jonathan Meese.
From January 21 to March 3. Private viewing on January the 21.



MR. WOODOOF - 2008
xylographie - 141,5 x 99,5 cm - 6 épreuves

Crown Point Press - San Francisco


De la rue, rien ne permet d’imaginer ce qu’abrite ce petit immeuble de briques du quartier de SOMA (San Francisco). Une porte banale, un couloir étroit et sombre, un escalier sans charme mènent à la galerie.

Ce n’est qu’une fois à l’étage, que la galerie se découvre, comme par surprise. Une vaste pièce faisant office d’accueil et de librairie, puis plus loin, l’espace d’exposition éclairé d’une douce lumière naturelle. La visite pourrait s’arrêter là, si la galerie ne disposait pas aussi d’un atelier, immense. A l’image de la galerie Item à Paris, Crown Point Press présente en effet la particularité d’offrir aux artistes de passage un espace et des imprimeurs de talent pour les accompagner dans leur processus de création.

Les presses, les grands établis, les plaques de métaux divers, les pierres, les papiers, les pots d’encres, les œuvres en cours d’impression sont les véritables résidents du lieu, qui ne tolèrent que les gestes lents et précautionneux des hôtes de passage que sont les artistes en résidence.

Dans les tiroirs et sur les étagères reposent les trésors de la galerie. Les plus grands artistes américains et internationaux, plasticiens ou spécialistes de la gravure (Diebenkorn, Flavin, Buren, Kapoor, …). Car Crown Point Press dont l’histoire remonte à 1962 est devenue au fil des années une véritable institution aux Etats-Unis. L’historienne de l’art Susan Tallman, dans son livre paru en 1996, The Contemporary Print, rend hommage à la galerie à qui l’on doit, selon elle « la plus grande contribution au renouveau de la gravure comme technique artistique à part entière ».

Le souci de la transmission est en effet constant. Expositions, publication d’ouvrages, organisation d’ateliers d’initiation, sites internet, tout est bon pour faire connaître l’art de l’estampe.

Pour ce formidable travail, Crown Point Press mérite décidemment sa couronne.


From the street, you can hardly guess the kind of creative activities housed in that red brick building in San Francisco’s SOMA neighborhood. A standard door, a dark and narrow corridor and homely stairs lead to the gallery.

Once upstairs, the discovery of the gallery is a surprise. A vast hall contains the reception and a bookstore. The exhibition space is lit up by a soft and natural light. The visit could come to an end with that room, but the gallery also has a studio. Like Item galery in Paris, Crown Point Press supplies a studio and brilliant printers to artists in residence.

Presses, large workbenchs, metal plates, flat stones, papers and cans of ink, pieces of art in progress, are the real residents of the the place. They just tolerate the slow and cautious movements of artists who go by.

Treasures of the gallery are put in drawers and on shelves Most important American as well as international artists, are represented (Diebenkorn, Flavin, Buren, Kapoor, …). Since 1962, as the years go by, Crown Point Press has become an institution in the United States : art historian Susan Tallman, in her 1996 book, Contemporary Print, describes Crown Point as “the most instrumental American printshop in the revival of etching as a medium of serious art.”

Indeed, the gallery makes every endeavour to communicate its passion for the art of print, in every possible way : exhibitions, books publishing, initiation workshops and websites.

For all that, Crown Point Press deserves to be crowned.


Merci à Tiffany Harker pour la visite de l’atelier




Daniel Nadaud : tirage public / print in live

URDLA organise une séance de tirage public de Daniel Nadaud, artiste actuellement en résidence.
La démonstration se déroule jeudi prochain (12 janvier, de 18h30 à 20h30), à Villeurbanne.
Réservation obligatoire !

URDLA organises a live demonstration of print by Daniel Nadaud, artist currently in residence.
It’s next Thursday (January, 12, from 6.30 pm to 8.30 pm), near Lyon (France).
Booking is compulsory !

URDLA Centre international estampe & livre
207, rue Francis-de-Pressensé
69100 Villeurbanne

tél. 04 72 65 33 34
fax 04 78 03 95 57
urdla@urdla.com

January : THE month of print !

Les foires de l’estampe s’enchaînent en janvier : Londres (du 18 au 22), Los Angeles (le même week-end), San Francisco (du 27 au 29). Faites votre choix !
Pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer - ça peut arriver - cliquez sur les liens ci-dessous.

A giddy round of print fairs on January : the London Art Fair, (18th – 22nd), the Los Angeles Convention IFPDA Print Fair (18th-22nd), the San Francisco Fine Print Air (27th - 29th). Make a choice !
If you can not go or travel - these things happen - click on links below.




"Petits formats et oeuvres sur papier", Oniris (Rennes - France)


Comme chaque année, la galerie Oniris organise en décembre et janvier une exposition collective de « PETITS FORMATS ET ŒUVRES SUR PAPIER ». L’exposition rassemble estampes et œuvres uniques des artistes qui ont fait la renommée de la galerie rennaise.

Geneviève Asse, Jean-Pierre Pincemin, Claude Viallat, Pierre Antoniucci, Alain Clément … ornent cette année les murs de la galerie principale tandis que l’annexe regroupe des artistes de l’ « Abstraction Géométrique », Norman Dilworth, Vera Molnar, François Morellet, Gerhard Doehler…. Aux œuvres exposées s’ajoutent toutes celles – visibles à la demande – qui attendent patiemment dans les tiroirs, acquéreurs ou simples admirateurs.

Comme chaque année Yvonne Paumelle accueille les amateurs d’arts ou les curieux de passage. Comme chaque année c’est un plaisir de discuter avec elle. Cette année, il vous reste encore un mois pour découvrir l’exposition (jusqu’au 31 janvier).

Like every year, Oniris art gallery organises a group exhibition of « SMALL FORMATS AND PAPER WORKS ». The exhibition brings together prints and unique works by artists who have made the repute of the breton gallery.

Geneviève Asse, Jean-Pierre Pincemin, Claude Viallat, Pierre Antoniucci, Alain Clément … are on the walls of the main venue while in the annexe are exhibited artists of the « Geometric Abstraction » like Norman Dilworth, Vera Molnar, François Morellet, Gerhard Doehler…. Besides, the other works, which are stored away in drawers, are shown on demand to buyers or simple admirers.

Like every year Yvonne Paumelle  welcomes art lovers as well as onlookers who just pass by. Like every year, it is a pleasure to discuss with her. For this year, you still have one month to see the exhibition (end on January the 31st).




Renaud Allirand

C’est avec lui que tout a commencé, par hasard, il y a trois ans. Je me promenais à Paris quand au bout de la rue Debelleyme, j’aperçus la porte ouverte de son atelier. Il me reçut et me montra quelques-unes de ses gravures. J’ai alors acheté mes deux premières gravures mais surtout me découvris un vif intérêt pour cet art qui ne m’a plus quitté.

Renaud Allirand est un artiste confirmé, reconnu en France comme à l’étranger. J’ai pu voir cet automne, à Palm Springs, chez Larry Warnock, quelques-unes de ses nouvelles gravures. Des bleus intenses qui m’ont particulièrement séduit.

A l’époque, ce sont ses « paysages abstraits » qui m’ont plu. Evocations d’horizons lointains, de câbles tendus, de grillages ou motifs végétaux. Ce n’est là qu’une partie d’un travail protéiforme et en perpétuelle évolution, mais rien que pour celle-ci, il mérite attention.

Merci Renaud pour cette découverte. Je vous dédie ce blog, à vous qui m’avez ouvert la porte de votre atelier et plus encore, celle du monde enchanté de la gravure.

It all started with the artist, by chance, three years ago. I was walking in Paris when I noticed the open door of the studio at the end of Debelleyme street. The artist greeted me and showed me some of the sprints. I bought my first two etchings and felt a deep interest for print art. Since then, this interest has never left me.

Renaud Allirand is an experienced artist, well-known in France and abroad. Last autumn, I have the opportunity to discover some of his most recent prints in Larry Warnock gallery in Palm Springs. The intensity of blues appealed to me.

At that time, I was hit by his « abstract landscapes » : evocations of remote horizons, tight cables, meshes or vegetal patterns. They are just a part of his protean and changing work, but even just for this one, he may have your attention.

Thank you Renaud for this discovery. I dedicate this blog to you, you who opened the door of your studio and by doing so introduced me to the delighted world of prints.




Nuit d'octobre - eau forte sur zinc - 2010